PS: This article is in French. Please, use Google Translate for an integral translation, or feel free to reach out to me at marietbai@gmail.com for a translated version. Happy Reading!
La CAN 2023 (coupe d’Afrique des Nations en Français ou AFCON 2023) s’est achevée ce dimanche 11 février avec la victoire de la Côte d’Ivoire (CIV) contre le Nigeria : 2-1
Cette même équipe avait perdu contre le Nigeria deux semaines en arrière au score de 1-0, d’où s’en est suivie une défaite cinglante contre la Guinée équatoriale au score de 4-0. En termes de pronostique, il ne pouvait pas avoir pire. C’est dire que toutes les chances de la Côte d’Ivoire de se qualifier étaient quasi-inexistantes. Nul été un enchaînement complexe de série de sauvetage enclenchée par différentes équipes et soldée par la victoire du Maroc contre la Zambie, la CIV ne se serait pas qualifiée pour les 1/16 de finales.
En plein tournoi, suite à la défaite humiliante contre la Guinée, l’entraîneur de l’équipe ivoirienne Jean-Louis Gasset avait décidé de donner sa démission, laissant ainsi cette équipe dans un avenir incertain. Cet épisode, j’en suis sûre est venu apporter un coup de massue à un moral de l’équipe qui était déjà assez bas, se portant à minima comme le coup fatal qui aurait été peut-être à la base de la destruction émotionnelle du groupe.
S’en suivit alors une série de décisions par la Fédération Ivoirienne de football (FIF), dont la sélection de Emerse Faé, comme coach intérimaire de l’équipe de Cote d’Ivoire. Il y’a eu aussi eu des bruits de couloirs qui disait la FIF voulant choisir Hervé Renard comme coach intérimaire alors que celui-ci était déjà affecté à la France. Selon les dires dans les News, il s’avérait que ce transfert temporaire n’ait pas eu lieu dû au refus de la France de céder leur coach pour cette compétition (vous pouvez en lire plus sur cette histoire ici).
Entre alors pour de bon le coach (intérimaire), Emerse Faé. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Emerse est un ancien joueur de football. Né à Nantes de parents Ivoiriens, Il a joué en tant que milieu de terrain pour les équipes tels que Nantes, Reading et Nice. Il a également joué pour l’équipe de la CIV qui est allee jusqu’en final de la CAN 2006, et n’a malheureusement pas eu la chance de participer aux CAN 2012 et 2015 pour des problèmes de santé
Dès la prise de ses nouvelles fonctions, il an mis en exergue un aspect important pour l’équipe qui a été adopté par l’ensemble des Ivoiriens : l’humilité. Ce signe montrait déjà les aptitudes mentales du coach. Il a su dès les premier moments identifier un problème qui avait conduit la CIV sur la route de la défaite : le manque d’humilité et le trop plein de confiance. Jouant à la maison, et ayant gagné le premier match contre la Guinée Bissau, l’équipe ivoirienne (et les supporters) avaient déjà pris la victoire pour acquis. Ce sentiment, couplé au coaching de Gasset avait dès lors crée (pour ma part) une perte subtile de niveau, un manque de concentration, un laisser aller dans les camps des Ivoiriens, ce qui a conduit sans doute à la défaite contre le Nigeria et la Guinée équatoriale.
Tel Salomon dans la Bible qui avait demandé la sagesse à Dieu, Emerse venait sans doute de montrer qu’il avait cette sagesse-là également. Il a compris que le football n’était pas que technique mais qu’il était peut-être et SURTOUT mental. Lorsqu’ on a 26 joueurs à sa charge, le talent a lui seul ne suffit pas. La preuve, sous sa coupole, cette même équipe qui avait perdu deux matchs d’affilée s’est réveillée pour faire tomber le tenant en titre (Sénégal) et battre le Mali, le Congo et finalement le Nigeria avant de prendre la coupe. Il connaissait le niveau élevé des joueurs qu’il avait sous la main, mais il savait que s’il devait créer une EQUIPE, il lui fallait une collaboration entre ces joueurs, un travail cohésif, une symbiose, et c’est ce qu’il a apporté. Emerse est la colle qui a rassemblé tous ces joueurs autour d’une vision commune : travailler ensemble, utiliser les talents de chacun pour construire une équipe solide et unie. Dès ce moment, le jeu entre les membres du groupe est devenu plus fluide, plus serein et surtout plus instinctif.
Ensuite, vient un autre élément qui a été à la base de son succès : pouvoir galvaniser les joueurs et reconstruire leur mental. Lorsqu’on se fait humilier dans son propre pays par des joueurs étrangers, surtout au score de 4-0, il est difficile d’avoir des idées positives et de se dire qu’on peut changer les choses positivement. N’empêche, Emerse a pu le faire, grâce à la relation qu’il a développé avec ses joueurs au cours des dernières années. Il a été capable de leur parler, il a su toucher leurs cœurs et raviver leurs esprits et il a surtout, pu leur faire croire que rien n’était perdu et que tout pouvait se rattraper et changer de manière positive pour le bien commun. Cela s’appelle être un LEADER.
Finalement, la technicité. Regarder l’équipe Ivoirienne jouer sous Gasset, et sous Faé donne l’impression de voir deux équipes différentes jouer. L’Equipe de CIV dans les débuts de la compétition semblait être une équipe sans repère, sans tactique de jeu. Une équipe sans aucun plan ni vision. Cela a complètement changé lorsque Emerse a pris les reines de ce groupe. Sous lui, l’équipe de CIV s’est transformée en une véritable force, tant sur le plan défensif qu’offensif. Grâce à lui, des perles tels que Seri ont été révélées, les puissances défensives et latérales tels que Singo, Boli, N’Dicka se sont démarquées. Les capacités tant physiques que tactiques de Adingra, Haller et Gradel se sont montrées au grand jour. Le nouveau coach a carrément transformé le carbone sous pression en un diamant qui a brillé fort durant les derniers jeux de la compétition.
Tous ces éléments réunis ont permis au coach d’accomplir l’exploit auquel nous avons tous assisté : celui de la RESILIENCE. D’abord, l’équipe de CIV avait tout pour abandonner : une piètre performance contre la Guinée équatoriale et le Nigeria, un changement d’entraineur en plein milieu de la compétition, une perte de confiance en elle,un rendez-vous contre une équipe aussi grande que le Sénégal, qui était vue par tous que le favori de cette compétition…Tout cela avait de quoi casser le moral aux joueurs et à l’ensemble de l’équipe, mais là où il n’y avait presque plus d’espoir, Emerse avec son humilité, son assurance et sa force tranquille, ont démontré que rien n’était jouée et que tout pouvait changer avec le travail et la foi.
Cet homme incarne désormais la démonstration physique de la résilience qui se solde par une victoire des plus douces. Il a montré à tout un pays, tout un continent, au monde entier que tant qu’on y croit, rien n’est perdu.
Je ne parlerais pas de l’aspect ou il montre qu’en tant que Noir et Africain, nous pouvons faire autant, voir mieux que des Occidentaux (cela sera pour un autre article), mais j’espère que la diaspora Africaine et les dirigeants prennent note.
Merci pour tout Mr. Emerse, vous êtes à jamais gravé dans la mémoire des figures historiques de la CIV et de l’Afrique. Nous vous sommes infiniment reconnaissants ; pour moi, et pour des millions de personnes, vous représenter le symbole ultime de la résilience.
NB:
Parce que j’aime aussi voir les choses sous un angle spirituel, je suis fortement convaincue que rien n’est fait au hasard. Il y a presque 12 ans, Emerse mettait fin à sa carrière de joueur pour des problèmes de santé. Cet épisode, j’en suis sûre a été une période difficile pour lui. Qui a 28 ans aimerait mettre fin à ses rêves d’enfants pour des raisons indépendante de leur volonté ? Personne.
Cette coupe est un cadeau du Divin pour rappeler a Mr. Fae que bien qu’une porte ait été fermée, une autre encore meilleur venait de s’ouvrir. Félicitations encore au coach et cette belle équipe ivoirienne !